Nous sommes le 24 janvier 2023, et c'est lors d'un aller/retour Paris – Genève que je vais toucher mon rêve du bout des doigts et réaliser mon premier vol en jumpseat. Retour sur cette journée, une des plus belles de ma vie.
C'est devenu un rituel : préparer un petit mot avant chaque vol, à l'attention du commandant. J'utilise ces quelques lignes pour me présenter et surtout demander une visite du cockpit ou mieux, passer une partie du vol aux côtés des pilotes.
Et oui, à défaut de connaître du monde dans l'aéro, je me crée ces petites occasions et les échanges qui s'en suivent à chaque fois me poussent à continuer ; j'essuyais refus sur refus jusqu'à ce jour mais toujours avec beaucoup de gentillesse et de bienveillance.
Le vol aller
Ce 24 janvier 2023 au matin, mon petit mot à la main, je le donne à la chef de cabine au moment de monter dans l'avion en lui demandant de le transmettre au commandant. Étonnée, je lui précise que c'est un petit mot "gentil" ce à quoi elle répond en me demandant mon siège et faire le nécessaire pour lui transmettre dès que possible.
Jusqu'à ce jour, j'étais habitué à ce que la chef de cabine vienne me voir quelques minutes après pour me dire que le commandant avait bien eu mon message et qu'il me recevrait en fin de vol ; le 24 janvier 2023 était différent.
Cette fois ci, la chef de cabine s'approche et me fait signe de la rejoindre à l'avant ; je m'exécute, avec le cœur qui s'accélère. "Le commandant souhaite vous parler, je pense que vous devriez nous laisser vos affaires…" ! Sans réfléchir, je laisse mon sac à dos et rentre dans le cockpit.
Les pilotes me saluent, nous échangeons quelques mots et le commandant m'invite finalement à m'installer sur le jumpseat (le troisième siège "rabattable" du cockpit). Ne m'attendant tellement pas à cette proposition je réponds en bégayant un "Vous êtes sûr ?" ce à quoi il me répond "Oui, sauf si tu préfères passer le vol à l'arrière !". Je m'empresse donc de m'installer avec un sourire qui ne me quittera pas de tout le vol.
S'ensuit le briefing des mesures de sécurité par le copilote, notamment le masque à oxygène qui ne s'utilise pas comme celui des passagers. Il me donne également un casque pour écouter toutes les discussions, que ce soit avec la tour ou entre les pilotes ; un vrai bonheur.
J'assiste ensuite, au repoussage, taxi, décollage, croisière et atterrissage ; en somme, toutes les phases de vol. Je suis admiratif de la fluidité des échanges entre les deux pilotes ; sans se connaître, ils répondent et anticipent chaque étape et tout se fait naturellement. La (courte) croisière est l'occasion pour les pilotes de partager leurs parcours, m'encourager à persévérer et à ne surtout pas baisser les bras avec ma Classe 1. "On a besoin de gars comme toi !".







Le vol retour
Avec un aller/retour sur la même journée et me sentant déjà très chanceux d'avoir vécu cette première fois en jumpseat le matin, mes espoirs étaient plus faibles pour le vol retour. Que d'erreur !
Toujours avec mon petit mot laissé au chef de cabine, je suis à nouveau invité par le commandant à les rejoindre pour tout le vol. Celui-ci se fait en fin de journée, l'occasion de profiter d'un magnifique coucher de soleil. Le temps est comme suspendu, je suis (littéralement) sur un nuage.
Nous discutons en croisière, notamment sur des conseils de formation mais admirons surtout la vue. "Cela fait plus de 30 ans que je fais ce métier et je n'ai pas le sentiment d'avoir travaillé ne serait-ce qu'une seconde !" me dit le commandant.




Et vue de dehors ?
Sans présager de cette journée, j'avais fait appel aux services de tete-en-lair.fr pour capturer le décollage de mon vol aller depuis l'aéroport de Paris–Charles-de-Gaulle. Cerise sur le gâteau donc, j'ai pu obtenir un cliché de l'extérieur de ma première fois dans un cockpit de 320. Encore merci à Nikicolos & La Tête en l'Air pour ce très beau souvenir 💙.